Au pays des hobbits

« Beuuuâââââââhhhhh!!!! »… Les sœurs tréma ont la langue complètement sortie et les yeux exorbités. Après avoir visionné les « hakas » des All Blacks pour se préparer à leur voyage en Nouvelle-Zélande, elles sont maintenant face à des maoris en costume traditionnel qui enchaînent danse après danse en jouant de la langue et des yeux. Anaïk et Maëlle sont de bonnes élèves : Elles feraient sûrement peur à leurs ennemis, puisque c’est le but de ces grimaces ancestrales. Nous sommes à Rotorua, dans le nord de l’île du nord. Ce n’est pas notre habitude, mais nous avons cette fois-ci suivi les hordes de touristes pour entrer dans un village-musée maori, construit sur un  champ de geysers. Te Whakarewarewatanga O Te Ope Taua A Wahiao est ouvert aux touristes depuis le milieu du 19ème siècle, compte des générations de guides (toutes des femmes!), et les villageois tentent de vivre comme si de rien n’était, sous les regards curieux des étrangers et de leurs appareils photos en bandoulière.

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Enfants du village maori de retour de leur bain de boue.

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Les maisons sont parfois littéralement construites SUR les geysers

L’intérêt du village, c’est qu’il vit par et pour les sources d’eau chaude. Elles chauffent les maisons, soulagent les rhumatismes, et nourrissent les habitants. Les maoris ont canalisé les vapeurs chaudes dans un four où ils laissent viandes et poissons cuire pendant plusieurs heures. Apparemment délicieux. Nous goûtons du maïs bouilli dans le geyser : Très savoureux! On est habitué, puisqu’on avait déjà cuit nos œufs à la coque dans les geysers chiliens. Les filles sont très intéressées par cette visite, surtout quand leur papa monte sur scène pour pratiquer le haka. Heureusement que c’est moi qui fait le blogue, comme ça je peux censurer les photos!

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Rotorua est la première étape de notre voyage en Westfalia. Pendant deux semaines, nous reprenons nos habitudes canadiennes et campons en roulant vers le sud. Enfin, les habitudes, c’est beaucoup dire. C’est qu’ici, tout le monde conduit à l’envers! Et qu’il faut passer les vitesses avec la main gauche. Je ne vous raconte pas la panique dans les ronds-points! Les étrangers oublient régulièrement de quel côté ils doivent conduire, et toutes les voitures de location comportent de gros autocollants « KEEP LEFT! »

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Pour les enfants, le Westy, c’est l’aventure. Elles s’y sentent à l’aise, adorent y jouer et ensemble nous maîtrisons bien l’organisation du camping en Westy. Nous croisons des dizaines d’autres camping-car, plus gros, plus neufs, d’un blanc éclatant. C’est le moyen de transport privilégié des touristes en N.-Z. Mais aucun n’a la classe de notre Westy 1982, fraîchement repeint en orange et loué à un passionné (Classic Campers). Bon d’accord, le confort est un peu spartiate et le Westfalia a déjà bien vécu, mais le véhicule est pratique et maniable (enfin, d’habitude ils sont très maniables, mais celui-ci avait la colonne de direction coulée dans le béton!). Le voyage est un peu plus difficile que nos aventures canadiennes (traversée du pays en Westy en 2010, nombreux week-ends de camping en Colombie-Britannique) parce que les charmantes demoiselles tréma ont perdu l’habitude des longues distances, ne se lassent pas de nous lâcher des « quand est-ce qu’on arrive? » à répétition dès le départ, et de manifester bruyamment leur impatience,  ce qui a le don de nous horripiler. On ne descend pas aussi loin  qu’on le veut: Greymouth sur la côte ouest de l’île du sud, avant de traverser les montagnes pour rejoindre Chistchurch sur la côte est, là où nous rendons le Westy et passons quelques jours avant de voler à Auckland.

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Mais le voyage est inoubliable. Les paysages sont magnifiques, et le plus étonnant, c’est qu’ils s’enchaînent sans arrêt, carte postale après carte postale. La côte ouest ressemblait à Big Sur, en Californie, et 30 minutes après, on se croit à Banff dans les Rocheuses. Puis les collines vertes à perte de vue, les 40 millions de moutons qui broutent, les marais remplis d’arbres morts aux longues branches menaçantes… On se dit qu’on reviendra, mais on se dit ça dans presque chaque pays… Il va nous falloir un nouveau tour du monde bientôt pour visiter tout ce qu’on a raté!

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Ah, et concernant le titre: On n’a pas vu grand hobbit. C’était juste pour inciter à lire le texte. Les paysages où ont été tournés le Seigneur des Anneaux sont en général difficiles d’accès. Le village des hobbits peut être visité, moyennant finances. Mais vu que nos filles sont trop jeunes pour avoir vu le film, nous n’avons pas vraiment insisté là-dessus. La seule fois où on s’est approché de l’univers de Peter Jackson c’est ici:

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Vous reconnaissez? La scène de la rivière dans « The Hobbit », là où les nains font une course de barils? C’est près de Pelorus Bridge. Il y a là un beau camping où nous avons dormi 2 nuits. C’est d’ailleurs là que nous avons fêté les 40 ans de Julie.! Balades toute seule, bon repas et film en famille sur le Ipad dans le Westy (Belle et Sébastien!)

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4 réponses sur « Au pays des hobbits »

  1. Pour des raisons inverses à celles des sœurs tréma je n’ai pas bien reconnu la rivière aux Hobbits mais j’imagine bien les collines vertes et les 40 millions de moutons qui broutent. Il y a une place à part dans l’imaginaire des éleveurs européens pour ces collines, comme un nirvana. J’ai vu sur wikipédia que la NZ a un IDH (Indice de Développement Humain) en forte hausse ces dernières années qui la fait progresser du 21° au 3° rang mondial juste après la Norvège et l’Australie. Bises.

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